Drive In (création)

La Chose Publique

Spectacle sur place ou à emporter
Vendredi 3 et samedi 4 juin à 21h30
RDV place d'Aligre Paris 12ème
Déconseillé aux moins de 14 ans. Gratuit. Durée : 1h10

La presse en parle :
"Avec la pièce Drive-in, plaidoyer contre la prostitution, la compagnie lorraine La chose publique s’engage. Réussi et utile.

Le spectacle se concentre sur le portrait psychologique de ces quatre clients (...) ils incarnent chacun un profil et une motivation spécifiques, de l’homme d’affaires ne trouvant rien à redire à un système adaptant « une offre à une demande », au jeune empreint de culture pornographique, en passant par le père de famille trouvant « reposant qu’il ne s’agisse que de leur corps »…

Des monologues très écrits, dérangeants, en ce qu’ils donnent à entendre une parole coupable, aux accents pourtant parfois si banals. Le mot de la fin revient à la prostituée. « Ça t’a plu ? », ironise-t-elle dans une danse agitée, sans que beaucoup de mots ne soient nécessaires à traduire sa détresse." La Croix. Élise Descamps

 

Pour elle, le mot « pute », pour lui, le mot « client ».


Drive In est né d'une réflexion autour du projet de loi de renforcement contre le système prostitutionnel, du débat autour de la nécessité de responsabiliser le client, et de l’intrusion du vocabulaire marketing dans le commerce des femmes.

Sur une place, quelque part en Europe, 4 voitures devant lesquelles le public s’installe.
Dans ces véhicules, 4 clients venus pour « commander » une prostituée, Macha.
En attendant « leur livraison », ils se confient aux spectateurs, parlent de leur « consommation ».
Le public se confronte aux différentes visions de ces 4 hommes.
Et puis la livraison arrive. Mais la rencontre entre Macha et les clients est impossible.

 

Dans l'espace public :
La rue nous semble être le lieu idéal pour débattre de la prostitution. Même si internet joue de plus en plus un rôle dans la recherche clients-prostituées, le trottoir reste le lieu symbolique de la prostitution. Dans l'espace public, elle est à la vue de tous et dérange. Explorer cette gêne nous intéresse.

Drive In fonctionne comme tout drive. Le client, en voiture, passe sa commande selon un menu (ici menu des prestations), patiente puis obtient sa commande. Les spectateurs sont placés dans cette logique marchande : c'est comme s'ils recevaient eux-mêmes la commande du client. C'est au moment de l'attente que le client se met à parler de sa consommation et de ce qu'elle représente pour lui (monologues).

Les clients nous renvoient des questions :
. Peut-on tout acheter ou louer, y compris un corps ?
. Quelle est la responsabilité du consommateur ?
. Si le corps est une marchandise comme une autre, jusqu'où peut-on aller (soldes, promotions....) ?
. Quelle image du corps de la femme véhicule l'idée qu'il peut être un produit ?

Pourquoi un spectacle sur la prostitution ?
Il nous a semblé évident que le spectacle devait parler des clients car ils cristallisent notre ambivalence. Une question d'Anne Zelensky, présidente de la ligue du droit des femmes, a fini de nous décider : "Comment se fait-il que les hommes continuent à aller voir les prostituées alors que la liberté sexuelle existe ?".
Du côté des pays réglemantaristes, la prostitution a déjà rejoint les lois du grand marché : il existe des sortes de supermarchés de prostituées vendues comme des produits avec un marketing agressif (forfaits client illimités, points fidélité, etc). 
C'est cet angle marketing et commercial que nous souhaitons interrroger. 


Distribution. Direction artistique, mise en scène : Hocine Chabira. Composition : Till Sujet. Texte : Carole Prieur. Chorégraphie Nathalie Pernette. Comédiens : Jean-Thomas Bouillaguet, Philippe Dubos, Benoit Fourchard, Nicolas Marchand. Danseuse : Marielle Durupt. Musicien : Till Sujet. Ajouter : Régie : Thomas Ménoret, Vidéo : Christopher Courtois.

La Chose Publique utilise l’espace public comme espace de jeu et d’enjeu et interroge de manière permanente les relations entre théâtre, musique et public. Elle utilise la plupart du temps dans ses créations des témoignages qu'elle met en scène dans des univers sonores singuliers. Si la notion d'identité sert de fil rouge à son travail artistique, s'est aussi affirmée au fur et à mesure des spectacles la nécessité de la poésie. Parce que la poésie va à l'encontre du monde actuel : elle est lenteur, contemplation, recherche, expérience, tentative, doute, altruisme... Mais une poésie dénuée de sens, pour l'amour des mots, de l'estéthique, du musical, ne nous intéresse pas.
La poésie doit sous-tendre un propos, qu'il soit simple ou complexe. Elle doit être une invitation à penser notre monde.

La compagnie est aidée en 2015 par la Région Lorraine, la Fondation Daniel et Nina Carasso, le Conseil Départemental de Meurthe et Moselle, la ville de Jarville-le-Malgrange, le Ministère de la Culture - DRAC Lorraine, Meurthe-et-Moselle Habitat, la Fondation Crédit Coopératif et l'ACSE. Elle est conventionnée par la Région Lorraine pour la période de 2014 à 2016. 

> TELECHARGEZ LA PROGRAMMATION DU PRINTEMPS 

RETOUR AU SOMMAIRE